L’idée est d’injecter des nanoparticules d’or dans la circulation sanguine des patients. Ces nanoparticules d'or ont une tendance à se fixer dans les tissus cancéreux, mais il est possible de les diriger encore plus spécifiquement vers la tumeur en les recouvrant de molécules particulières. Il s’agit ensuite de les « chauffer » à l’aide d’une lumière laser à une bonne fréquence. La chaleur dégagée par les particules d’or va créer des lésions irréversibles dans les cellules cancéreuses. Cette technique est actuellement testée dans plusieurs essais cliniques dans les cancers de la tête, du cou, ou encore du poumon et de la prostate.
Les nanoparticules d’or transportent avec elles des composés thérapeutiques. Ici encore, elles peuvent être couvertes de diverses molécules facilitant leur accumulation au sein des tissus tumoraux. Le relargage des médicaments dans les cellules cancéreuses peut être contrôlé par le laser. Ainsi, chauffer les particules permettrait la libération des molécules thérapeutiques au cœur des cellules tumorales. Cette technique a donné des résultats intéressants sur des cellules en culture et chez l’animal.
Pour comprendre cet aspect, il faut revenir au fonctionnement de la radiothérapie anticancer. Elle utilise des rayonnements « ionisants » tels que des rayons X, des électrons… afin d’endommager l’ADN des cellules cancéreuses. Cela conduit à leur mort. Les nanoparticules d’or augmentent cet effet : lorsque les atomes d’or sont touchés par les rayons, ils libèrent en retour des électrons qui majorent leur action. Ici encore, il s’agit de concentrer les nanoparticules dans la tumeur, puis ensuite de les soumettre à la radiothérapie pour tuer les cellules cancéreuses. Pour exemple, en 2013, une équipe française a apporté une preuve de concept de l’efficacité de cette technique chez des souris atteintes de gliomes, des cancers sévères du cerveau. Fondation pour la recherche médicale 2017 "Lutter contre le cancer grâce aux nanoparticules d’or"